Immersion exceptionnelle dans le berceau du cacao African
Pendant des siècles, le cacao camerounais a écrit en silence l’histoire gourmande de l’Afrique. Aujourd’hui, nous vous emmenons au cœur de cette révolution agricole, guidés par Ngassam Farm, une famille de planteurs passionnés dont l’expertise traverse trois générations.
Le Terroir et ses secrets
Dans les profondeurs de la région du Centre, là où l’équateur caresse une terre généreuse, Ngassam Farm cultive l’art du cacao premium. Vous découvrirez :
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La magie d’un microclimat unique où alternent pluies tropicales et soleil équatorial.
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Les variétés rares de cacaoyers que seuls les initiés savent cultiver.
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Le savoir-faire ancestral de la fermentation, ce processus alchimique qui donne son âme au chocolat.
La renaissance du cacao camerounais
Avec une production record de 266.725 tonnes en 2023-2024, le Cameroun écrit un nouveau chapitre de son histoire cacaoyère.


Dans l’intimité des plantations de Ngassam Farm, entre les rangées de cacaoyers centenaires et les jeunes pousses prometteuses, se dessine le portrait d’une agriculture en transition. Les méthodes traditionnelles, transmises de père en fils, côtoient désormais les innovations techniques les plus modernes. La fermentation, ce processus crucial qui donne son âme au futur chocolat, y est élevée au rang d’art véritable, chaque producteur y apportant sa touche personnelle, fruit d’années d’expérience et d’observation minutieuse.
La récente flambée des prix sur les marchés internationaux, directement liée aux cours de la Bourse de Londres, a insufflé un vent nouveau sur les plantations camerounaises. Cette embellie financière, inédite par son ampleur, a provoqué un regain d’intérêt spectaculaire pour la culture cacaoyère, particulièrement parmi les jeunes générations qui, jusqu’alors, délaissaient ces terres familiales au profit des mirages urbains.
Ngassam Farm souligne les défis clés du cacao camerounais : assurer des revenus équitables aux planteurs, répondre aux exigences des marchés premium, et réussir la transition vers une cacaoculture durable. Ces enjeux interdépendants conditionnent l’avenir de la filière. L’exploitation familiale démontre qu’une approche équilibrée est possible : valoriser le terroir par une qualité distinctive tout en adoptant des pratiques responsables. Un défi complexe mais essentiel pour transformer le potentiel camerounais en réussite pérenne.
« Ngassam Farm illustre cette mutation, alliant modernité et tradition pour créer un cacao d’exception. Avec son terroir unique et une nouvelle génération de planteurs engagés, le pays possède tous les atouts pour devenir un leader mondial, écrivant son avenir fève après fève au cœur de ses plantations ancestrales. » – Serges Ngassa, CEO Ngassam Farm, 2025
Les transformations radicales du marché cacaoyer camerounais
Le secteur cacaoyer camerounais a connu une mutation profonde depuis la libéralisation des prix imposée en 1994 par les institutions financières internationales. Cette réforme a marqué une rupture brutale avec le système antérieur où l’État fixait les cours, comme c’est toujours le cas chez les voisins ivoiriens et ghanéens. Le désengagement public a radicalement transformé la filière, convertissant du jour au lendemain des producteurs encadrés en véritables entrepreneurs autonomes.
Cette révolution a favorisé l’émergence d’un marché dominé par quelques géants privés – Telcar Cocoa Ltd, Olam Cam et Ecom Trading en tête – qui se partagent désormais l’essentiel des exportations. Paradoxalement, cette libéralisation a engendré une concentration oligopolistique, tandis que les petits planteurs, désormais exposés sans filet aux fluctuations erratiques des cours mondiaux, doivent composer avec une précarité accrue.
Le retrait de l’État a également tari les sources de financement traditionnelles. Les banques, privées des garanties publiques qui sécurisaient leurs avances, se montrent aujourd’hui réticentes à octroyer des crédits. Cette pénurie de liquidités contraint nombre de producteurs à se tourner vers des circuits informels peu transparents pour écouler leur récolte, alourdissant encore leur vulnérabilité face aux aléas du marché. Une libéralisation qui, vingt-cinq ans plus tard, continue de façonner profondément les équilibres économiques et sociaux de la cacaoculture camerounaise.
Un marché en pleine dérégulation
La libéralisation du secteur a fragilisé l’ensemble de la filière. Les coopératives, bien que théoriquement centrales, souffrent de dysfonctionnements structurels et se retrouvent marginalisées face à la montée en puissance des « coaxers ». Ces intermédiaires informels, financés par des fonds privés ou soutenus indirectement par des exportateurs, contrôleraient près de 80% des transactions, opérant en marge de toute régulation étatique.
Leur succès repose sur un modèle simple : des paiements immédiats en espèces, particulièrement attractifs pour les producteurs isolés. Mais cette apparente facilité cache des pratiques souvent abusives – balances falsifiées, prix minorés – qui pénalisent les cultivateurs tout en compromettant la qualité et la traçabilité des fèves.
Face à ce désordre, les institutions publiques (ONCC, CICC) peinent à imposer leur autorité. Entre la fixation des prix de référence, le contrôle des exportations et la promotion internationale, leurs missions se heurtent à la mauvaise coordination administrative et à des lacunes de gouvernance. Résultat : un cadre réglementaire inabouti qui laisse le marché évoluer entre formalité et informalité, au détriment d’une filière cacao structurée et durable.
Les transformations radicales du marché cacaoyer camerounais
Le secteur cacaoyer camerounais a connu une mutation profonde depuis la libéralisation des prix imposée en 1994 par les institutions financières internationales. Cette réforme a marqué une rupture brutale avec le système antérieur où l’État fixait les cours, comme c’est toujours le cas chez les voisins ivoiriens et ghanéens. Le désengagement public a radicalement transformé la filière, convertissant du jour au lendemain des producteurs encadrés en véritables entrepreneurs autonomes.
Cette révolution a favorisé l’émergence d’un marché dominé par quelques géants privés – Telcar Cocoa Ltd, Olam Cam et Ecom Trading en tête – qui se partagent désormais l’essentiel des exportations. Paradoxalement, cette libéralisation a engendré une concentration oligopolistique, tandis que les petits planteurs, désormais exposés sans filet aux fluctuations erratiques des cours mondiaux, doivent composer avec une précarité accrue.
Le retrait de l’État a également tari les sources de financement traditionnelles. Les banques, privées des garanties publiques qui sécurisaient leurs avances, se montrent aujourd’hui réticentes à octroyer des crédits. Cette pénurie de liquidités contraint nombre de producteurs à se tourner vers des circuits informels peu transparents pour écouler leur récolte, alourdissant encore leur vulnérabilité face aux aléas du marché. Une libéralisation qui, vingt-cinq ans plus tard, continue de façonner profondément les équilibres économiques et sociaux de la cacaoculture camerounaise.
Un marché en pleine dérégulation
La libéralisation du secteur a fragilisé l’ensemble de la filière. Les coopératives, bien que théoriquement centrales, souffrent de dysfonctionnements structurels et se retrouvent marginalisées face à la montée en puissance des « coaxers ». Ces intermédiaires informels, financés par des fonds privés ou soutenus indirectement par des exportateurs, contrôleraient près de 80% des transactions, opérant en marge de toute régulation étatique.

Leur succès repose sur un modèle simple : des paiements immédiats en espèces, particulièrement attractifs pour les producteurs isolés. Mais cette apparente facilité cache des pratiques souvent abusives – balances falsifiées, prix minorés – qui pénalisent les cultivateurs tout en compromettant la qualité et la traçabilité des fèves.
Face à ce désordre, les institutions publiques (ONCC, CICC) peinent à imposer leur autorité. Entre la fixation des prix de référence, le contrôle des exportations et la promotion internationale, leurs missions se heurtent à la mauvaise coordination administrative et à des lacunes de gouvernance. Résultat : un cadre réglementaire inabouti qui laisse le marché évoluer entre formalité et informalité, au détriment d’une filière cacao structurée et durable.
Le Cameroun et le défi de la conformité européenne
Face au nouveau règlement européen sur la déforestation (RDUE), le Cameroun se trouve confronté à un casse-tête logistique. L’omniprésence des coaxers dans la filière complique considérablement l’établissement de la traçabilité exigée, notamment la collecte des polygones GPS prouvant l’absence de déforestation post-2020.
Si des initiatives publiques comme le FODEC ou le Cadastre Agricole tentent d’apporter des solutions, leur déploiement reste limité. Paradoxalement, ce sont les exportateurs privés qui mènent actuellement la cartographie des parcelles, créant une dépendance préoccupante des producteurs vis-à-vis de ces acteurs commerciaux.
Une fiière en transition
Malgré ces défis, la filière camerounaise montre des signes encourageants de maturation :
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L’émergence d’unités de transformation locale (comme Neo Industry) ouvre la voie à une valorisation sur place.
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Les produits transformés (beurre, pâte) gagnent progressivement des parts de marché.
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Le modèle d’agroforesterie traditionnel offre un avantage compétitif face aux voisins ouest-africains.
Terroir : L’atout majeur
Le véritable potentiel du Cameroun réside dans ses terres fertiles et ses systèmes agroforestiers préservés. Cet écosystème unique, s’il est correctement encadré, pourrait permettre une intensification durable de la production – à l’inverse de la Côte d’Ivoire et du Ghana où les modèles intensifs ont montré leurs limites.
La route vers une cacaoculture durable et compétitive reste semée d’embûches (corruption, intérêts privés), mais les fondamentaux sont présents pour faire du Cameroun un leader africain du cacao responsable.
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